Les enseignants des Grisons critiquent le contrôle de la qualité à l'école

Le manque de personnel est un problème omniprésent, y compris pour les enseignants. Afin de pouvoir pourvoir tous les postes d'enseignants dans le canton suisse des Grisons, des autorisations spéciales sont délivrées chaque année. L'association des enseignants des Grisons critique cette approche.

Chaque année, le département cantonal en charge de l'enseignement primaire accorde des permis spéciaux aux enseignants qui n'ont pas les qualifications nécessaires pour les niveaux scolaires dans lesquels ils enseignent. Il s'agit notamment de cas où des personnes qui n'ont obtenu qu'un diplôme d'enseignement primaire enseignent dans des écoles secondaires, ou lorsque des enseignants de maternelle enseignent dans des écoles primaires. Le département fournit également des approbations individuelles à ceux qui n'ont pas de formation pédagogique formelle.

Le canton et les communes n'ont pu garantir un nombre suffisant d'enseignants que grâce à ces autorisations spéciales.

En ce moment, ces permis sont très importants pour les écoles, notamment pour être en mesure de pourvoir tous les postes.

Selon la directrice du département de l'enseignement primaire et du sport Chantal Marti-Müller, il y a environ 2'300 enseignants dans le système scolaire du canton pour l'année scolaire 2023/24. Parmi eux, 462 enseignants ont reçu un permis scolaire alors qu'ils ne disposaient pas d'une formation adéquate, et 22 enseignants n'ont aucune formation pédagogique. Ces 22 personnes occupent collectivement sept postes à temps plein.

Nora Kaiser, présidente du LEGR (Association des enseignants grisons), a exprimé ses inquiétudes quant aux procédures d'approbation actuelles, suggérant qu'elles pourraient potentiellement compromettre la qualité de l'éducation dans les écoles. Elle souligne que de nombreuses personnes travaillent à un niveau pour lequel elles n'ont pas les qualifications nécessaires. Cette situation est source de frustration, car ces personnes ne sont pas suffisamment récompensées pour le travail qu'elles accomplissent, simplement parce qu'elles ne sont pas titulaires d'un diplôme.

Souvent, elles possèdent la détermination nécessaire pour obtenir le diplôme requis. Cependant, la charge de travail exigeante des enseignants ne leur laisse pas suffisamment de temps pour se perfectionner.

Mesures prises par le canton pour assurer la qualité

La directrice de l'Office de l'enseignement primaire et du sport estime toutefois que la qualité peut être assurée. Cette assurance est obtenue grâce au soutien de l'équipe de l'école et de son chef, ainsi qu'au contrôle exercé par l'inspection et aux programmes de formation nécessaires.

Le canton est actif à plusieurs niveaux. Cela inclut des interactions directes avec les directeurs d'école, des collaborations avec les conseils scolaires et des échanges avec les associations scolaires. Il gère également un portail en ligne pour les offres d'emploi et a introduit de nouveaux cours dans la formation des enseignants. L'assurance qualité est un autre élément clé, les autorisations n'étant accordées que pour une période d'un à trois ans. En outre, les personnes doivent avoir une formation pédagogique comparable et être en mesure de fréquenter l'école.

Le système n'est pas simple, nous devons tous nous entraider. De plus, l'école est une obligation légale du canton et de la commune.

Nora Kaiser et Chantal Marti-Müller ont indiqué que la tâche de recruter des enseignants est devenue de plus en plus difficile. Cela s'explique en partie par les caractéristiques linguistiques et géographiques uniques des Grisons. Le département de l'enseignement primaire et des sports reconnaît l'urgence de cette question et s'engage à améliorer la situation. Des efforts sont déployés en collaboration avec les conseils locaux et les parties concernées pour relever les défis.

Chantal Marti-Müller suggère que, bien qu'il soit facile de critiquer, il serait plus bénéfique que le LEGR montre l'exemple pour inspirer les futurs enseignants. L'objectif ultime est d'offrir aux enfants et aux jeunes des possibilités d'apprentissage et de développement. Nora Kaiser est d'accord, mais elle souligne également la nécessité d'une plus grande reconnaissance du travail accompli par les enseignants.

Manque de personnel éducatif

Retour à l’école en Suisse pour une famille de Suisses de l’étranger

La famille Stankowski, expatriée depuis 2018 aux Philippines, est rentrée en Suisse pour l’instruction de ses enfants. Depuis le mois d’août, Noel (10 ans) et Micha (8 ans) vont à l’école à Ittigen, dans le canton de Berne. La famille et l’enseignante et l’enseignant des deux enfants dressent le bilan d’une rentrée scolaire un peu particulière.

«Noel et Micha se réjouissaient de rentrer en Suisse, même s’ils ne savaient pas exactement à quoi s’attendre, puisqu’ils ont passé un bonne partie de leur vie aux Philippines», déclare leur maman Barbara Stankowski.

Son mari Simon et elle sont de retour en Suisse avec les deux enfants depuis le mois de juin 2023, après avoir passé cinq ans à Manille. La famille s’est sentie très bien accueillie dans la paroisse dans laquelle Barbara Stankowski officie en tant que pasteure depuis le mois d’octobre.

Simon Stankowski a trouvé un poste de professeur en Haute-Argovie. Trois jours et demi par semaine, il enseigne à des «personnes requérantes d’asile mineures non accompagnées» (RMNA).

Mais si les Stankowski sont de retour en Suisse, c’est avant tout pour l’instruction de leurs enfants. Et cela fait maintenant plusieurs semaines que leurs fils Noel et Micha vont en classe.

À la maison, les deux garçons restent assez discrets sur leur vie à l’école. «Pas de nouvelles, bonnes nouvelles», sourit Barbara Stankowski. Les parents constatent cependant que leurs fils aiment s’y rendre et que cela rythme leur quotidien, ce qui aide ces derniers dans leur réintégration.

 «J’ai été surprise de la rapidité avec laquelle Micha s’est intégré. Il s’est très vite fait des amis», indique Michelle Wittwer, enseignante de 3e année (5H).

De nature plus réservée, Noel a eu besoin de plus de temps pour trouver sa place. Ses camarades sont depuis longtemps dans la même classe et se connaissent donc bien. Mais le garçon y est désormais parvenu.

D’autres ajustements ont été nécessaires après la rentrée: «Noel n’avait plus l’habitude d’être dans une classe de 20 élèves avec un seul professeur, il a dû apprendre à patienter», remarque son professeur de 5e année (7H) Damian Howald. Michelle Wittwer ajoute: «Micha se couvrait les oreilles avec les mains. C’était trop bruyant pour lui et il n’arrivait pas à se concentrer». En raison de la pandémie de Covid-19, les deux garçons ont en effet suivi la majeure partie de leur scolarité aux Philippines à la maison.

Étant donné que les Stankowski sont germanophones, Noel et Micha n’éprouvent pas de gêne en allemand. En revanche, Noel n’a pas appris le français lorsqu’il était aux Philippines, raison pour laquelle il bénéficie d’une heure de soutien par semaine. Dans les autres matières, les garçons ne rencontrent pas de difficultés particulières.

Barbara et Simon Stankowski rentrent en Suisse pour l’instruction de leurs deux fils Noel et Micha et nous les accompagnons dans cette aventure. Grâce au carnet de bord que la famille tiendra, nous partagerons les grandes étapes du retour avec eux et vous donnerons des conseils pour éviter les écueils lors de la scolarisation de vos enfants en Suisse.

Leur tranche de vie à l’autre bout de la planète leur apporte toutefois également des atouts. Noel et Micha ont notamment beaucoup de culture générale et de très bonnes connaissances en géographie pour leur âge, relèvent les deux professeurs. Ils ont également déjà un bon niveau d’anglais.

Leur histoire a éveillé la curiosité de leurs camarades, qui ont été impressionnés par leur parcours. «Micha a beaucoup parlé des Philippines et a par exemple expliqué que tous les enfants du monde ne savent pas lire ou écrire», dit Michelle Wittwer.

Damian Howald en est convaincu: «Vivre à l’étranger leur a permis d’avoir une autre perspective sur le monde et c’est un bénéfice indéniable!». Un avis que partagent Barbara et Simon Stankowski, qui pensent qu’une expérience interculturelle permet d’apprendre à s’adapter à différents milieux.

Quelques astuces pour que la rentrée se passe au mieux

Le professeur de Noel est aussi convaincu que, pour que les enfants s’intègrent au mieux, le soutien des parents est indispensable: «Ceux-ci doivent accompagner leur enfant durant le processus d’intégration, en leur demandant régulièrement comment se passe l’école, et en leur laissant le temps nécessaire, en classe comme à la maison».

Michelle Wittwer pense quant à elle qu’il peut être utile d’expliquer aux enfants le système scolaire suisse en amont de leur arrivée à l’école, afin que les élèves aient une idée de ce qui les attend.

D’après Damian Howald, l’âge auquel s’effectue le retour en Suisse joue également un rôle dans la facilité ou la difficulté à s’intégrer. «Plus les enfants sont âgés, plus c’est compliqué», avertit-il.

Un avis que partage educationsuisse, comme nous le rapportions dans cet article:

>>  De retour en Suisse, comment préparer la scolarisation de ses enfants

Maintenant que les grandes étapes du retour en Suisse sont derrière le couple, Barbara et Simon Stankowski en tirent quelques enseignements.

Ainsi, il leur paraît utile de s’installer en Suisse avant les vacances d’été. «Idéalement, je pense même qu’il faudrait rentrer mi-mai, de sorte que les enfants puissent déjà aller à l’école avant la pause estivale», estime Barbara Stankowski. Alors que la famille est revenue mi-juin, le temps a semblé long à Noel et Micha jusqu’à la rentrée du mois d’août.

D’autres éléments peuvent faciliter un retour en douceur, comme avoir l’opportunité de découvrir son établissement et sa salle de classe avant de commencer l’école. Selon Simon Stankowski, «cela annihile la peur de l’inconnu». Il évoque aussi le sport comme moyen de rencontrer de futures et futurs camarades de classe.

La famille Stankowski est certes heureuse d’être de retour en Suisse, mais des sentiments mitigés l’agite encore depuis son départ des Philippines. «Nous avons eu la sensation de laisser tomber nos amies et amis là-bas», déplore Barbara Stankowski. «Nous sommes tellement privilégiés ici», ajoute son mari.

La mère et les deux garçons éprouvent une certaine tristesse à regarder les photos de leur pays d’adoption. Pour Simon Stankowski, c’est moins difficile. De la même manière, Barbara Stankowski a eu des remords à apprécier la vue panoramique de leur appartement sur les Alpes bernoises, car cela lui démontrait tous les jours «combien le monde est injuste». «Personnellement je m’en suis réjoui, ajoute Simon Stankowski, à Manille nous avions vue sur un mur!» 

Bien qu’il ne soit parti que cinq ans, le couple a «désappris» la manière suisse de fonctionner. Faire ses achats dans un supermarché ou s’en sortir avec les multiples applications sur le téléphone relève encore actuellement du défi.

«Nous sommes vraiment heureux d’avoir stocké nos lits et nos meubles ici avant de partir, car nous aurions été complètement dépassés s’il avait fallu tout racheter!», indique la mère de famille.

Les Stankowski ont également été surpris par la quantité d’objets mise de côté. «Nous avons retrouvé quatre fouets de cuisine et des piles et des piles d’assiettes. Aux Philippines, nous avions seulement quelques assiettes et un saladier, et cela suffisait».

>> La famille Stankowski est de retour en Suisse pour la scolarisation de ses enfants

Retour à l'école suisse

Le plus grand nombre possible d'enfants devrait être intégré dans les écoles publiques. Ce principe s'applique depuis 2011 dans le système scolaire primaire suisse. Le canton de Bâle-Ville joue un rôle de pionnier dans l'application de ce principe. Les effets de ce système sont donc bien illustrés par l'expérience bâloise. Des enfants ayant de fortes capacités d'apprentissage font cours avec des élèves ayant un plus faible niveau. Les enfants difficiles ou diagnostiqués ont eux besoin de programmes spéciaux. Les enseignants ne savent plus où donner de la tête.

Enseignante à l'école primaire, c'est le métier de ses rêves. Sandra Maître enseigne depuis plus de 20 ans, mais elle est aujourd'hui à bout. Il existe en effet d'énormes différences entre ses 18 élèves.

La composition hétérogène des classes, l'éventail des enfants ayant des difficultés d'apprentissage et des enfants très performants, les besoins individuels et les programmes spéciaux rendent le travail de Sandra Maître trop compliqué.

Pratiquement tous les élèves de sa classe ont besoin d'un soutien particulier, si bien que l'enseignante du primaire a fini par demander le soutien de la direction de l'école. Elle ne pouvait en effet plus faire face seule au quotidien de l'école.

"Impuissant, sans pouvoir, on se demande comment cela va fonctionner"

En 2011, le système scolaire primaire suisse a été modifié: désormais, le plus grand nombre possible d'enfants devraient fréquenter l'école obligatoire et ne pas être scolarisés dans des classes à effectifs réduits ou des écoles spécialisées. Les enfants handicapés devraient également rester dans les écoles ordinaires dans la mesure du possible.

En fonction de diagnostics ou des évaluations, les enfants reçoivent des leçons supplémentaires, ce qui doit théoriquement faciliter l'enseignement pour les professeurs de classe. Les programmes spéciaux comprennent l'éducation spécialisée, l'orthophonie, la psychomotricité et l'éducation des enfants particulièrement doués.

Julien Furrer

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Nulle part ailleurs, l'école inclusive n'a été introduite avec autant de rigueur qu'à Bâle-Ville: le canton joue un rôle de pionnier. Les petites classes y ont été complètement supprimées. En conséquence, le débat sur le système scolaire bâlois s'intensifie depuis des mois: les enseignants veulent réformer le système de l'école inclusive et ont déposé l'initiative "pour des classes de soutien".

Tous les cantons n'ont en effet pas introduit le système de manière aussi complète que le canton de Bâle-Ville. Les effets sont particulièrement évidents dans le quartier de Kleinbasel.

Les écoles Thomas Platter et Wettstein sont un bon exemple: les enfants de riches universitaires, les enfants de réfugiés et les enfants de familles de la classe moyenne se côtoient - des enfants de classes sociales différentes sont assis dans la même salle de classe, avec des éducations différentes.

L'année dernière, les enseignants avaient déjà manifesté une certaine résistance. En août 2022, ils ont déposé l'initiative "pour des classes de soutien", munie de 3800 signatures. Les enseignants réclament davantage de cours séparés.

Les enfants sont moins résistants et moins indépendants.

L'un des membres du comité d'initiative est Markus Harzenmoser, enseignant à l'école primaire de Kleinbasel. Enseignant depuis 40 ans, il a de nombreuses années d'expérience.

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L'enseignant est préoccupé par l'évolution de l'école : "Les enfants sont moins résistants à la charge de travail et moins autonomes". Pour lui, les cours de rattrapage sont particulièrement utiles pour les enfants "psychologiquement marqués".

Markus Harzenmoser propose donc que les enfants *difficiles" se rétablissent temporairement dans une classe plus petite, puis réintègrent la classe normale. L'enseignant estime que cette mesure permettrait de soulager les enseignants et les enfants.

Programmes individuels et efforts administratifs

L'appel de Sandra Maître pour plus de ressources a été entendu: la direction de son école lui a fourni l'aide de Paula Pfau. Cette jeune étudiante complète actuellement sa formation pédagogique. Les deux femmes tentent par tous les moyens de ramener la paix dans leur classe.

Chaque enfant travaille ici avec ses propres objectifs d'apprentissage et bénéficie, si nécessaire, de mesures de soutien individuelles. D'après les enseignants, la charge de travail administratif a considérablement augmenté, les réunions périscolaires, les discussions et le travail avec les parents leur prenant beaucoup de temps.

Sandra Maître et Paula Pfau réfléchissent beaucoup à la manière dont elles peuvent mieux soutenir leurs étudiants. Elles modifient la disposition des sièges, envoient les enfants en méditation le matin, installent des protections visuelles et auditives et organisent une semaine scolaire dans la forêt.

Les enseignantes résument cette dernière mesure en disant que les cours à la campagne ont un effet particulièrement positif sur les enfants. Parce qu'ils peuvent se défouler, il est soudain possible d'en faire plus que dans une salle de classe exiguë.

À l'école Wettstein, Corina Büsch, enseignante en quatrième année, est confrontée aux mêmes problèmes que ses collègues.  Corina Büsch souffre de la situation insupportable qui règne dans sa classe.

Un exemple: le tableau noir de la salle de classe est couvert des pires insultes - adressées aux enseignants. Elle se sent également abandonnée.

L'enseignante souhaiterait qu'un véritable dialogue s'instaure sur le modèle de l'école inclusive: pour elle, le système est grippé. Sandra Maître voit la solution dans l'augmentation des ressources et appelle à doubler les effectifs pour les classes difficiles. Avec succès: l'école augmentera la charge de travail de Paula Pfau pour l'année à venir.

Le gouvernement cantonal de Bâle-Ville a également réagi et souhaite introduire de nouvelles mesures d'ici 2024/2025, telles que des "îlots" ou des groupes de soutien. Le ministère de l'éducation souhaite que tous les enfants puissent intégrer ou réintégrer des classes ordinaires.

Une chose est sûr : toutes les personnes impliquées ne veulent que le meilleur pour les enfants. Mais les autorités et le personnel enseignant ne sont pas d'accord sur ce que cela signifie concrètement. La balle est maintenant dans le camp des politiciens.

L'école pour toutes et tous... vraiment?

L'école prépare-t-elle à la vie?

Formation d'apprentissage duale: les filles s'y intéressent de plus en plus

Au Tessin, on constate une augmentation tangible du nombre de jeunes femmes qui choisissent d'effectuer un apprentissage dual en école professionnel et en entreprise.

Les filles semblent de plus en plus intéressées par la formation d'apprentissage duale, à la fois en cours professionnels et en entreprise. C'est l'un des chiffres saillants qui ressort de l'examen de la dernière campagne tessinoise de placement en apprentissage, ainsi que des choix des jeunes qui ont terminé l'école secondaire en juin 2023.

En termes de conseil - dans les collèges, mais aussi plus tard avec les jeunes adultes qui ont l'intention de changer de voie ou de se spécialiser après la formation initiale - 10'596 entretiens ont été réalisés au cours de l'année écoulée, soit une augmentation de plus de 500 séances de conseil.

En ce qui concerne l'année 2023/24, il n'y a pas de changements substantiels, et les destinations de carrière peuvent être résumées comme suit : 45% se dirigent vers les écoles secondaires supérieures, 43% vers la formation professionnelle, 4% vers les cours préparatoires à la formation professionnelle, et 3% vers les écoles spécialisées. 3% font d'autres choix, tandis que 2% redoublent la dernière année scolaire.

Sur les 3'854 entrants en formation professionnelle, 1'371 ont opté pour une école professionnelle à temps plein et 2'483 pour un apprentissage sous la forme duale école-entreprise - des contrats dits "en alternance". En ce qui concerne les nouveaux contrats d'apprentissage en alternance, 756 sur 2'483 ont été signés par des jeunes ayant terminé leurs études secondaires de premier cycle (secondaire I) en juin.

Cependant, face à une stabilité substantielle des chiffres, on observe une augmentation significative du nombre de filles choisissant d'entreprendre un apprentissage en entreprise: dans les faits, la part relative est passée de 25% en 2022 à 31% pour l'année en cours.

Enfin, en ce qui concerne les secteurs économiques concernés, les chiffres du commerce de détail, de la logistique et de la polymécanique sont conformes à ceux des années précédentes. Dans certains domaines, tels que les employés de bureau, les cuisiniers, les assistants en pharmacie et les travailleurs sociaux, le nombre était toutefois plus élevé qu'en 2022.

En revanche, les professions de l'automobile, de la construction et de la plomberie ont connu une baisse. Il s'agit toutefois de changements limités qui ne permettent pas de déterminer s'il s'agit d'un changement conjoncturel ou d'un changement structurel dans les choix et les secteurs offrant des places de stage.

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RG 12.30 le 14/11/2023 - Plus de filles intéressées par l'apprentissage / RSI

L'apprentissage au féminin

En Suisse romande, la recette de l'éducation citoyenne à l'école varie selon les cantons

À l'approche des élections fédérales du 22 octobre 2023, la place du débat citoyen à l'école a enflammé le canton de Vaud. Le sujet est d'autant plus brûlant que l'éducation à la citoyenneté reste floue et disparate en Suisse romande, et peut donc varier fortement d'un établissement à l'autre. Les syndicats d'enseignants ont donc demandé un socle commun plus clair.

Un recours a même été déposé devant la justice vaudoise contre la décision d'interdire tout débat politique dans les lieux de formation du canton en amont des élections fédérales du 22 octobre. Le conseiller d'Etat en charge de la formation Frédéric Borloz (PLR) avait justifié ce choix par l'objectif d'éviter toute "pêche aux voix" en période électorale.

Mais ce qui est vu par certains comme de la propagande est défendu par d'autres comme outil pour développer l'esprit critique et la citoyenneté. Et au-delà des clivages partisans, la polémique vaudoise pose la question de la compréhension des institutions et des enjeux politiques par les jeunes de Suisse romande.

"J'aimerais bien en apprendre plus sur la politique, mais je ne sais pas par où commencer, je suis un peu perdue", témoigne une jeune Valaisanne, tout juste majeure, auprès de la RTS. Un facteur parmi d'autres qui peut expliquer une faible participation des jeunes (18-24 ans) aux échéances électorales.

Pourtant, l'éducation à la citoyenneté est inscrite dans le Plan d'étude romand. Elle fait donc partie du programme dans tous les cantons. Mais fédéralisme oblige, chaque canton a son propre système et tous les élèves ne sont donc pas logés à la même enseigne.

Ainsi, une période d'Education générale et sociale (EGS) est prévue durant la quasi-totalité de la scolarité (de la 3H à la 11H) dans le Jura, tandis qu'en Valais, l'éducation à la citoyenneté est totalement intégrée aux autres disciplines et aucune période spécifique n'y est dédiée.

L'ensemble des cantons romands soulignent que les questions de citoyenneté sont abordées de manière transversale à travers d'autres disciplines, principalement l'histoire, la géographie, le français ou les sciences. Des événements extrascolaires sont aussi organisés et promus ponctuellement autour de la vie politique dans tous les cantons.

La ville de Vevey, par exemple, organisera le vendredi 15 septembre un "speed dating" entre citoyens et élus communaux à l'occasion de la Journée de la démocratie.

La pratique actuelle est jugée satisfaisante par la plupart des départements compétents, consultés par la RTS. Mais le Syndicat des enseignants romands (SER) et de la faîtière nationale (LCH) se montrent plus critiques. Pour le président du SER David Rey, il faudrait un meilleur ancrage dans la grille horaire.

Par conséquent, en comparaison internationale, les élèves suisses seraient "plutôt mal classés" en matière de connaissances et de participation politiques, selon une vaste étude internationale de 2009. Une situation paradoxale au regard de l'importance de la démocratie semi-directe dans le pays. Selon David Rey, il serait donc "intéressant" que les autorités politiques fixent "un cadre commun au niveau de la Suisse romande" afin d'assurer un "socle commun" chez les élèves.

Les syndicats ont prévu d'interpeller les ministres cantonaux en charge de la formation, lesquels ont d'ores et déjà inscrit cette question à l'ordre du jour de leur prochaine Conférence intercantonale (CIIP) fin septembre.

A l'école de la citoyenneté

La pleine conscience contre le stress en classe

Enfants turbulents et classes turbulentes : De plus en plus d'enseignants atteignent leurs limites. Comment ramener le calme dans la classe et améliorer les relations au sein de la classe ? La pleine conscience est un moyen, comme le montre l'exemple d'une classe de Bern Bümpliz.

"Je savais que je ne pourrais pas faire ce travail comme ça pour le reste de ma vie. Il y a huit ans, Nathalie Bühler, enseignante à l'école primaire, se trouvait à un tournant : des adolescents difficiles, des enfants mentalement stressés, le remplacement de collègues absents pour cause d'épuisement professionnel et la perte d'un être cher dans sa vie privée. À un moment donné, tout cela est devenu trop lourd pour elle et elle ne voulait pas que la situation lui échappe. C'est pourquoi elle a opté pour la pleine conscience à l'époque.

J'ai remarqué que les enfants se concentrent de plus en plus longtemps et qu'ils peuvent en même temps réduire leur stress.

Elle a suivi un cours dit  "MBSR" (Mindfullness-based stress reduction - en français, gestion du stress par la pleine conscience). Le programme est basé sur des techniques de méditation traditionnelles dont l'efficacité a été testée scientifiquement. C'est là qu'elle a réalisé pour la première fois à quel point elle était stressée à l'école. "En même temps, j'ai réalisé que je devais changer quelque chose dans ma relation avec les enfants : ne pas réagir sous le coup de l'émotion, mais être présente et percevoir les besoins des enfants avec un esprit ouvert", explique l'enseignante. Dans ce cours, elle a appris à se démarquer et à rester calme même dans les moments de stress, ce qui a eu un effet positif sur ses cours.

La pleine conscience pour les enseignants et les enfants

Restez calme dans les moments de stress : Les enfants doivent faire de même en classe. Il faut se concentrer, même si les collègues de gauche et de droite parlent entre eux. Nathalie Bühler intègre désormais la pleine conscience dans ses cours de cinquième et sixième année à Bern Bümpliz.

L'enseignant commence chaque matin par un exercice de pleine conscience : les enfants s'assoient tranquillement en cercle, ferment les yeux et se concentrent sur leur corps. Ils doivent observer sans juger. S'ils ressentent quelque chose dans une partie de leur corps, ils peuvent placer leur main sur cette partie. Rester assis et observer son corps - ces exercices sont également utiles plus tard dans les cours, explique l'enseignante : "J'ai remarqué que la capacité de concentration des enfants s'allongeait et qu'ils pouvaient en même temps réduire leur stress".

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Après l'exercice, chaque enfant dit comment il se sent. Ce n'est qu'à ce moment-là que la classe est prête pour les mathématiques. "De telles transitions sont importantes", déclare Nathalie Bühler. Une journée d'école est intense pour tout le monde, c'est pourquoi les moments de calme où la classe fait quelque chose ensemble pour son bien-être sont importants. La conscience de son propre état d'esprit et de celui des autres est un élément fondamental de la pleine conscience. Cela conduit à une interaction constructive avec les autres et avec soi-même.

Nathalie Bühler, enseignante à l'école primaire, constate que la classe a changé depuis qu'elle a intégré la pleine conscience dans ses cours. "L'atmosphère de la classe a changé, tout comme la compréhension des uns et des autres.

On n'a pas toujours l'occasion de parler des sentiments à la maison, c'est pourquoi j'aime bien que nous le fassions en classe.

Ses élèves le confirment également : "À la maison, on n'a pas toujours l'occasion de parler de ses sentiments, alors j'aime bien que nous le fassions en classe", explique Elsa. Anik affirme que la pleine conscience a modifié la concentration dans la classe : "En cinquième année, nous n'étions pas du tout concentrés, mais c'est beaucoup mieux maintenant. Alec trouve maintenant qu'il est plus facile de se calmer : "J'aime le fait que nous fassions les exercices tous les matins, car je ne suis plus aussi nerveux et agité après.

L'enseignant travaille avec le programme de pleine conscience MoMento, qui a été spécialement conçu pour les classes d'école. Il s'agit de l'un des nombreux programmes proposés aux enseignants et aux familles pour promouvoir les compétences de vie chez les enfants.

Promouvoir les aptitudes à la vie quotidienne - c'est également un objectif déclaré du programme d'études 21. L'apprentissage socio-émotionnel comprend la conscience de soi, la maîtrise de soi, les compétences relationnelles et la prise de décision responsable. Ces exercices permettent également d'approfondir la relation avec les enfants. "Les enfants apprennent mieux lorsqu'ils se sentent à l'aise dans la salle de classe", explique Matthias Rüst, directeur général de MoMento Swiss.

Il est essentiel que l'enseignant lui-même incarne ces principes - en traitant les enfants avec calme et attention, mais aussi en les structurant et en les guidant. "Les enfants apprennent le plus de leurs modèles.

Un autre sujet important en classe est le contrôle des impulsions. Les enfants doivent s'exercer à réguler leurs émotions. En utilisant la méthode des mains du neuroscientifique Daniel Siegel, les élèves apprennent comment fonctionne leur cerveau.

Un pouce enfoncé dans la paume de la main illustre une situation dangereuse. Ce que l'on appelle le niveau inférieur du cerveau tire la sonnette d'alarme et des sentiments tels que l'anxiété ou le stress apparaissent. Mais que peuvent faire les enfants ? Respirez profondément. Le cerveau se repose alors et peut à nouveau penser de manière rationnelle. MoMento appelle cela "la stratégie de la pause".

Lorsque vous respirez profondément, vos doigts se placent de manière protectrice sur votre pouce, ce qui vous permet d'agir de manière réfléchie. Les doigts symbolisent l'étage supérieur, le cortex cérébral, qui régule les émotions. Les enfants peuvent utiliser cette méthode pour se rappeler ce "processus d'apaisement" autant qu'ils le souhaitent.

Selon Nathalie Bühler, cela a un effet sur le sport, par exemple. Si une équipe perdait, les enfants se jetaient des objets les uns sur les autres dans le passé. Aujourd'hui, ils seraient plus prompts à dire : "Arrête, c'est trop pour moi". Nathalie Bühler et les enfants se sentent aujourd'hui plus à l'aise dans la classe. Et lorsqu'on lui demande si elle aime enseigner, l'institutrice répond aujourd'hui avec conviction : "Oui, beaucoup !"